DIALOGUES DES CARMÉLITES
FRANCIS POULENC (1899-1963)
Un grand classique du XXe siècle est à l’affiche du Théâtre du Capitole : Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc, dans la production d’Olivier Py qui marquait la scène lyrique en 2013 au Théâtre des Champs-Élysées. Le directeur du plus grand festival de théâtre du monde, le Festival d'Avignon, est aussi un formidable metteur en scène dont l’univers sombre et profond met en jeu le combat toujours actuel de l'être humain entre sensualité et spiritualité. Avec ces Dialogues des Carmélites , qui dépassent de loin le cadre de la religion, il a créé l'un des spectacles les plus forts de ces dernières années. À ses côtés, la fine fleur du chant français sous la baguette sensible de Jean-François Verdier.
En juin 1794, seize Carmélites de Compiègne sont incarcérées à la Conciergerie, accusées de conspiration et guillotinées le 17 juillet, dix jours avant la fin de la Terreur. Absente au moment de l’arrestation, soeur Marie de l’Incarnation se cache et réintègre son couvent après la Révolution. Lorsqu’elle meurt, le supérieur du couvent publie son récit et des documents relatifs à l’histoire des Carmélites de Compiègne. La romancière Gertrude von Le Fort, s’en inspirant, écrit La Dernière à l’échafaud (1931) et invente le personnage de Blanche de la Force hantée par la peur. En 1947, le Père Bruckberger et Philippe Agostini tirent de cette nouvelle un scénario de film, dont Bernanos écrit les dialogues peu avant sa mort et qui donnera lieu à une pièce. Quelques années plus tard, Francis Poulenc utilise et remanie ce texte pour en réaliser un livret dont l'histoire en douze tableaux prend place au Carmel de Compiègne. Créés d'abord en italien à la Scala de Milan, les Dialogues des Carmélites sont donnés pour la première fois en version française à l'Opéra de Paris le 21 juin 1957 et remportent un vif succès. Usant d'un langage résolument tonal et d'une grande limpidité, le compositeur a porté toute son attention sur le respect du texte et une transcription musicale parfaite de la prosodie, malgré une orchestration prolifique. Sur fond de Révolution française, les voix de ces Carmélites racontent toutes, du soprano le plus aigu au plus sombre contralto, l'engagement intérieur et le dépassement vers la mort. Francis Poulenc de déclarer à ce propos : « Si c'est une pièce sur la peur, c'est également et surtout, une pièce sur la grâce et sur le transfert de la grâce. »
Au pupitre de l’Orchestre national du Capitole, le chef français Jean-François Verdier, par ailleurs clarinettiste supersoliste à l’Opéra de Paris et accueilli ici-même il y a peu pour Werther de Massenet. Celui-ci retrouve la fosse du Capitole pour un autre de ses compositeurs d’élection, Francis Poulenc. La saison dernière, Olivier Py faisait ses débuts sur la scène du Théâtre du Capitole dans Mam’zelle Nitouche de Hervé. Le voici de retour comme metteur en scène avec l’une de ses plus belles réussites, récompensée par le Grand Prix du Syndicat de la critique en 2014. Alliant dépouillement et spectaculaire, son exceptionnelle vision des Dialogues des Carmélites est servie par les décors et costumes de Pierre-André Weitz et les lumières de Bertrand Killy, qui contribuent à faire de cette production une admirable réussite. La distribution réunira notamment la fine-fleur du chant français. Micaëla dans Carmen en 2018, la soprano Anaïs Constans prêtera sa voix à la jeune aristocrate Blanche de la Force, pour qui le Carmel représente un ultime espoir d’apaisement. Compositeur remarqué dans Ariane à Naxos la saison dernière, la mezzosoprano Anaïk Morel sera Mère Marie de l’Incarnation, dont la sévérité se manifeste dans l'écriture exigeante du rôle. Alors merveilleuse Ariane à ses côtés, la soprano Catherine Hunold sera également de retour sur notre scène pour interpréter Madame Lidoine, la nouvelle prieure obligée de conduire ses « chères filles » au martyre. La mezzo-soprano Janina Baechle, qui était il y peu La Nourrice (Ariane et Barbe-Bleue) aux côtés de Sophie Koch s’emparera du rôle exigeant de la Première prieure du Carmel, Madame de Croissy, dont la scène d’agonie est un moment capital de l’opéra. La joie de vivre de Soeur Constance sera portée par la soprano Jodie Devos. Le baryton Jean-François Lapointe et le ténor Thomas Bettinger, respectivement dans les rôles du père et du frère de Blanche, compléteront cette distribution.
L'histoire
Avril 1789. Blanche de la Force, jeune aristocrate, annonce à son père son intention d’entrer au Carmel. Malgré des motivations troubles, Blanche est acceptée comme novice. Mais la Révolution française a décidé de condamner à l’échafaud toutes ces religieuses…
Opéra en trois actes et douze tableaux.
Opéra de Francis Poulenc
Texte de la pièce de Georges Bernanos, adapté avec l’autorisation d’Emmet Lavery, d’après une nouvelle de Gertrude Von Le Fort et d’un scenario du Rev. Bruckberger et Philippe Agostini, édité par CASA RICORDI MILANO Srl.
Créé le 26 janvier 1957 au Teatro alla Scala de Milan.
Découvrez les premières photos des Dialogues des Carmélites

Jean-François Verdier | Direction musicale |
Olivier Py | Mise en scène |
Daniel Izzo | Collaborateur artistique |
Pierre-André Weitz | Décors et costumes |
Bertrand Killy | Lumières |
DISTRIBUTION
Anaïs Constans | Blanche de la Force |
Anaïk Morel | Mère Marie de l'Incarnation |
Janina Baechle | Madame de Croissy, première Prieure |
Catherine Hunold | Madame Lidoine, nouvelle Prieure |
Jodie Devos | Constance de Saint-Denis |
Jean-François Lapointe | Le Marquis de la Force |
Thomas Bettinger | Le Chevalier de la Force |
Vincent Ordonneau | L'Aumônier |
Jérôme Boutillier | Le Geôlier / Thierry / Monsieur Javelinot (Le Médecin) |
Catherine Alcoverro* | Mère Jeanne |
Judith Paimblanc* | Sœur Mathilde |
Jean-Luc Antoine* | L’Officier |
Alfredo Poesina* | 1er Commissaire |
Laurent Labarbe* | 2e Commissaire |
Daniela Guerini-Rocco* | Une Carmélite |
*Artistes du Chœur du Capitole
Orchestre national du Capitole
Chœur du Capitole
COPRODUCTION THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES / LA MONNAIE