Les Sacqueboutiers
Les Sacqueboutiers
Vendredi 23 Novembre 2018 - 20h
Ensemble de cuivres anciens de Toulouse
Voyage musical en Nouvelle-Espagne Sur les traces de Fernando Cortès
Ensemble de cuivres réputé dans le monde entier, les Sacqueboutiers de Toulouse nous proposent un voyage sur les traces de Fernando Cortès dans la musique du Nouveau Mexique. Une musique trop peu connue, et pourtant si belle et si riche !
Voyage musical en Nouvelle Espagne
Sur les traces de Fernando Cortés
Lorsqu’à la fin de l’année 1518, Fernando Cortés part de Cuba pour un voyage exploratoire au Mexique, il ne se doute pas de ce qu’il s’apprête à rencontrer : une civilisation entièrement différente de la sienne, où les relations sociales, les productions artistiques, les rites religieux, la conception même du monde s’opposent de façon spectaculaire aux schémas européens. Pour rendre compte de ce « choc de la conquête » les textes retrouvés alternent les points de vue : tantôt empruntés à des conquistadores compagnons de Cortés, ils sont également tirés des chroniques indiennes qui ont raconté l’arrivée des Espagnols et l’incompréhension qui en a résulté.
Cette rencontre entre deux mondes a aussi été musicale, comme en témoigne le programme de ce concert qui fait entendre des œuvres composées et jouées en Nouvelle Espagne au 16e siècle. Les Indiens, immédiatement fascinés par la musique des Espagnols, ont très rapidement été capables, à travers l’enseignement des franciscains, de chanter et jouer des instruments, puis pour certains d’entre eux, de composer de la musique vocale et instrumentale selon les règles de contrepoint qu’ils avaient apprises de leurs professeurs.
D’autre part, ces rencontres musicales bénéficient du profond métissage culturel en œuvre dans toute la Nouvelle Espagne aux 16e et 17e siècles : les textes des villancicos locaux font alterner le « nahuatl » (langue mexicaine ancienne), le portugais, l’espagnol “cultivé” avec le parler caractéristique des peuples d’AfriquVoyage musical en Nouvelle EspagneSur les traces de Fernando Cortése. Par ailleurs, les galions apportent des rythmes provenant de toute la Méditerranée : Chaconas, Jotas, Morescas, Jacaras... qui s'incorporent sans complexes aux rythmes indigènes : Guarachas, Negrillas, Mestizos, Chacareras.
Jean-Pierre Canihac
Les œuvres du programme font entendre des musiques issues du métissage méso-américain. C’est le cas des pièces de Gaspar Fernandes (v. 1565-1629), compositeur d’origine portugaise qui commence à travailler à la cathédrale d’Evora avant de s’embarquer pour Guatemala, où le 16 juillet 1599 on le retrouve comme organiste à la cathédrale puis comme maître de chapelle en 1602. Il est invité par la suite, à succéder à Pedro Bermudez, comme maître de chapelle à la cathédrale de Puebla au Mexique, et accède à ce poste le 15 septembre 1606. C’est là qu’il compose l’essentiel de son œuvre recueilli aujourd’hui dans le « cancionero de Gaspar Fernandes » retrouvé dans les archives de la bibliothèque de Oaxaca. Les villancicos de Fernandes, écrits avec l’intention d’évangéliser les populations autochtones et les immigrants de la Péninsule Ibérique et africains, sont porteurs de cette fusion des cultures significatives de l’évolution de la latinité dans sa variante américaine.
Parmi les autres œuvres du programme, il faut relever les pièces extraites des manuscrits de Santa Eulalia, et entendues pour la première fois en concert. Ces sources constituent d’inestimables témoignages de la pratique musicale quotidienne de la ruralité guatémaltèque. Malgré la grande distance sociale et géographique qui les sépare de la production de cathédrale d’un Gaspar Fernandes ou d’un García de Zéspedes, ces manuscrits montrent qu’au plus profond des montagnes d’Amérique centrale, les musiciens locaux créaient des œuvres originales, qui reflètent tout à la fois les leçons de leurs maîtres Espagnols et une sensibilité enracinée dans la culture pré-colombienne.
Gaspar Fernandes (v. 1565 - 1629)
Né au Portugal entre 1565 et 1560 Gaspar Fernandes apparaît comme chanteur et organiste dans les registres de la cathédrale de Evora en 1590. C’est l’époque des plus grands échanges musicaux entre l’Espagne et le Portugal. Comme beaucoup de musiciens, il pense grâce à cette opportunité à exploiter artistiquement les territoires de la couronne et pourquoi pas de l’autre côté de l’océan ?
Gaspar Fernandes, alors ordonné prêtre, s’embarque pour Guatemala, où le 16 juillet 1599 on le retrouve comme organiste à la cathédrale puis comme maître de chapelle en 1602. Peu de temps après, il est invité à succéder à Pedro Bermudez, comme maître de chapelle à la cathédrale de Puebla au Mexique, et accède à ce poste le 15 septembre 1606. C’est là qu’il compose l’essentiel de son œuvre recueilli aujourd’hui dans le « cancionero de Gaspar Fernandes » retrouvé dans les archives de la bibliothèque de Oaxaca.
Le répertoire qui prédomine dans ce livre est principalement composé de « villancicos » et « chanzonettas » par rapport au peu d’œuvres latines : messes, psaumes et motets. Sa musique est assimilée à celle des premiers compositeurs européens de la Renaissance qui foulèrent les terres américaines au XVIe siècle et desquels a survécu un répertoire d’une très grande valeur.
Les Villancicos de Fernandes, écrits avec l’intention d’évangéliser les populations autochtones et les immigrants de la Péninsule Ibérique et africains, sont porteurs de cette fusion des cultures significatives de l’évolution de la latinité dans sa variante américaine. On y voit alterner le « nahuatl » (langue mexicaine autochtone), le portugais, l’espagnol “cultivé” avec le parler caractéristique des peuples d’Afrique.
De ce point de vue, il n’y a pas dans toute l’étendue de la nouvelle Espagne ni dans le reste de l’Amérique espagnole d’autres sources qui révèlent autant d’aspects de la poésie chantée du début du XVIIe siècle comme dans le cancionero de Gaspar Fernandes.
Compositeur sensible et raffiné, il se situe à l’apogée de l’école européenne de la Renaissance et annonce de façon frappante les premiers pas du baroque musical ibéro-américain.
Jean-Pierre Canihac
Programme :
1. Mateo Flecha
Intrada
2. Gaspar Fernandes
Venimo con glan contento
3. Correa de Arauxo
Tiento de batalla
4. Mateo Flecha
La guerra pars 1
5. Mateo Flecha
La guerra pars 2
6. Ms. 2, 7 et 8 de Santa Eulalia
Sorsayal - Fahuana - Asculo
7. Gaspar Fernandes
Oh labios decidme vos
8. Juan Garcia de Zéspedes
La guaracha
9. Gaspar Fernandes
Tañe Gil tu tamborino
10. Gaspar Sanz
Jacaras
11. Ms. 7 de Santa Eulalia
Si tanto gloria se da – Victoria quien a vencido
12. Gaspar Fernandes
A no teneros mi Dios
13. Ms. 6 et 7 de Santa Eulalia
Te re re que za za – y technepa sacramento
14. Anonyme
No hay que decirle
15. Juan Peréz Bocanegra
Hanacpachap
16. Ms. 6 de Santa Eulalia
Sancta Maria – Dios nimahau
17. Juan Arañes
Chacona A la vida bona
Daniel Mesguich | Récitant |
Adriana Fernandez | Soprano |
David Sagastume | Alto |
Victor Sordo | Ténor |
Daniele Carnovich | Basse |
Jean-Pierre Canihac | Cornet à bouquin |
Daniel Lassalle | Sacqueboute |
Philippe Canguilhem | Chalemie |
Laurent Le Chenadec | Doulciane |
Eduardo Egüez | Guitare |
Florent Tisseyre | Percussions |
Yasuko Bouvard | Orgue |
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Théâtre du Capitole
Le 23 novembre 2018
Tarif : de 20€ à 30€