C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès du baryton-basse Jacques Calatayud, homme délicieux et artiste accompli, fidèle compagnon de route de notre maison. La direction, l’ensemble des équipes, ses nombreux collègues et amis parmi les artistes invités se joignent tous, au nom de l’Opéra national du Capitole, pour présenter à sa famille et à ses proches leurs plus sincères condoléances.
Jacques incarnait le meilleur de la tradition du chant français. Natif de Toulouse, où il a étudié auprès de Helmut Lipps et Mady Mesplé, il a débuté sa carrière dans la troupe de l’Opéra de Lille puis de l’Opéra d’Angers, avant de chanter sur les principales scènes françaises et à l’étranger. S’est révélé alors un chanteur à la fois distingué et truculent, triomphant des grands rôles mozartiens et rossiniens avec cette virtuose vitalité qui faisait de lui un représentant idéal de la « basse bouffe ». Son expressivité et ses talents d’acteur lui permettaient d’aborder un vaste répertoire comique aussi bien que dramatique : Offenbach, Bizet et Massenet ; Donizetti, Verdi et Puccini ; Wagner, Janáček et Strauss. Jacques cultivait également l’oratorio et la mélodie française, enregistrant notamment un disque de mélodies de Ropartz.
Fidèle à notre scène, où le public toulousain a pu l’apprécier dans de nombreuses productions, Jacques avait de l’affection pour cette maison, qui le lui rendait bien : il était aimé de tous. En 2020, il avait participé à la création de La Péniche Offenbach, un spectacle itinérant de l’Opéra national du Capitole en tournée sur les bords du Canal du Midi, de Toulouse à Capestang. Son personnage, Monsieur Canaletto, avait été écrit sur mesure pour sa personnalité : jovial, généreux et profondément humain. Au Capitole, il devait prochainement incarner Benoit et Alcindoro dans La Bohème et Antonio dans Les Noces de Figaro. Nous ne le verrons plus jamais sur notre plateau, mais il sera toujours dans nos cœurs.
Photo : Jacques Calatayud dans La Péniche Offenbach, production de l'Opéra national du Capitole, 2020. © Valérie Mazarguil